Compte-rendu du concert de
PLASTISCINES
le 26 octobre 2009
à la BOULE NOIRE
sur ce lien :
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PLASTISCINES
Lundi 26 octobre 2009
La Boule Noire (Paris) :
Les PLASTISCINES n’avaient pas joué à Paris intramuros depuis (sauf erreur) la “ROCK’N’ROLL FRIDAY” de l’Olympia le 28 septembre 2007. De 20h45 à 21h35 à la Boule Noire ce lundi, elles proposent un set dynamique et carré de rock’n’roll revigorant et féminin.
Elles ont beaucoup plus d’assurance scénique qu’auparavant. Le son, percutant et puissant, est moins sixties que lors de leurs concerts 2006/2007 et plus rock’n’roll actuel (1). L’esprit 60s est tout de même présent dans la construction carrée des morceaux et dans les chœurs de plusieurs refrains (“CAMERA”, entre autres).
Le côté années 60 est aussi toujours là dans le chouette look coloré “girls group Motown” : MARINE NEUILLY arbore un short jaune pailletée et un look hippie baba chic. La batteuse ANAïS (à la frappe infaillible, beaucoup plus fiable que celle de la première batteuse ZAZIE) a les cheveux coiffés “banane de rocker”. Au niveau de la gestuelle scénique, du look et des chœurs, la bassiste LOUISE BASILIEN est la plus effacée.
La Miss Plastisc’ en chef, KATTY BESNARD, a tout bon dans sa Nancy Sinatra Junior attitude (vocalement comme dans son look et sa coiffure) : tenue lamée et brillante en noir/gris et blanc. Aucune démagogie ou de trashitude provoc’ inutile et déplacée chez ces quatre filles. Elles mettent en avant leur musique et leurs chansons, avec simplicité, de façon directe, à la fois tranquilles et sûres de l’impact de leurs nouvelles chansons.
Elles débutent par “FROM FRIENDS TO LOVERS” (avec au milieu un riff de guitare qui fait penser à celui du titre “REVANCHE” des Coronados et repris par Les Wampas), “YOU’RE NO GOOD” enchaîné direct au single power pop “BARCELONA”.
Elles jouent la dizaine de morceaux rapides et au rythme soutenu de leur nouvel et excellent album “ABOUT LOVE”. Manquent à l’appel l’anecdotique “I AM DOWN” et, hélas, la superbe ballade pop francophone “CONEY ISLAND” (qui pourrait, par exemple, être intégrée au set en deuxième et dernier rappel).
Le CD “ABOUT LOVE”, à la superbe pochette, est sorti en import dans les Fnac depuis fin août sur le label américain Nylon Record. Il paraîtra aussi officiellement le 9 novembre 2009 (sur la maison de disques françaises Because Music) chez tous les disquaires de l’Hexagone.
Outre “I COULD ROB YOU”, “CAMERA”, “PAS AVEC TOI”, “ANOTHER KISS”, elles jouent deux titres de leur premier album : “(ZAZIE FAIT DE LA) BICYCLETTE” (chanté par MARINE et KATTY) et “SHAKE (TWIST AROUND THE FIRE)”.
Le reproche que l’on peut faire aux PLASTISCINES est le même depuis la sortie de leur premier album en février 2006 : elles n’écrivent pas assez de textes en français. « C’est plus facile d’avoir des mots qui sonnent bien en anglais qu’en français. En tout cas, ça me paraît plus naturel », déclare à ce sujet KATTY à la journaliste Busty dans “ROCK’N’FOLK” (n°507, novembre 2009).
Pourtant, des titres comme “CAMERA” — aux mots à double sens comme « tu es (tu hais) la caméra » — ou “CONEY ISLAND” démontrent que KATTY écrit des textes intéressants, simples et qui sonnent, dans la langue de Bijou, Naast, Marie France ou Lio. Mais cette majorité de textes en anglais est compensée par de solides musiques, un sens imparable de la mélodie et une captivante présence scénique. Et à l’instar de Nikola “Hellboys” Acin, miss KATTY prononce les mots anglais avec un accent irréprochable.
« On va reprendre une reprise que l’on n’a pas faite depuis longtemps. Vous connaissez Nancy Sinatra ? » — Ouiiii !, répondent de jeunes voix féminines. Et la bande à KATTY interprète “THESE BOOTS ARE MADE FOR WALKING”. Une reprise trop évidente ou attendue pour un groupe comme PLASTISCINES. Mais elles en proposent une version personnelle, avec un tempo différent et ralenti sur le premier couplet et le premier refrain.
Pour le rappel, elles jouent “LOSER” de manière beaucoup plus intéressante et largement plus rodée que la version studio — ratée et mal enregistrée, tout comme plusieurs titres de leur premier disque “LP 1” (2). Elles terminent par “BITCH”, nouvel hymne-clin d’œil ironique et sans appel à leurs détracteurs. Sur ce dernier titre, quatre de leurs amies investissent la scène pour danser aux côtés du rock’n’roll girly quatuor et faire les chœurs : « B-I-T-C-H ! B-I-T-C-H ! ».
Une douzaine de photographes devant la scène et cinq caméramen ont immortalisé ce concert.
François Guibert (28 octobre 2009)
(1) : mais sans le côté “normal”, aseptisé et sans intérêt du rock actuel tel qu’on peut le constater à l’écoute de Ouï FM, Le Mouv’ ou des émissions de Bernard Lenoir sur France Inter.
(2) : Le talentueux et mythique MAXIME SCHMITT — qui officiait ce 26 octobre à la Boule Noire à la console son — a réalisé ce premier CD, sorti en 2006. Mais il n’a pas délivré un travail aussi abouti qu’il l’avait fait sur le 33 tours magique “ALLÔ LE MONDE…” (paru en 1982 et réédité en CD en 2001 chez FGL/Anthology’s/Wagram) d’ICI PARIS. “MISTER DRIVER”, “RAKE” et les titres de remplissage “HUMAN RIGHTS”, “LOST IN TRANSLATION” et “UNDER CONTROL” manquent d’un son pertinent (notamment en ce qui concerne les guitares). En revanche, sur ce même “LP 1”, “ALCHIMIE”, “NO WAY” (très Françoise Hardy sixties), “POP IN, POP OUT !”, “(ZAZIE FAIT DE LA) BICYCLETTE” sont parfaitement produits et ont un son aiguisé.