LSD FRAKTION
27/09/2008 Gibus :
Moment collector et historique (comme le furent les concerts du Glaz’art en 2006 et celui du Gibus le 2 mai 2008) pour les fans de LA SOURIS DÉGLINGUÉE hier soir au Gibus ! TAI LUC (chant, guitare), TIO MANUEL (guitare), RIKKO (basse), JEAN-CLAUDE (batterie de 1979 à 1993) ont livré un concert unique, différent des autres concerts de LA SOURIS, dans le sens où la set list était constitué de raretés LSD, de reprises rockab’, de “PARIS-LONDRES” de Wunderbach, plus un titre du joyeux drille Lou Reed (“REAL GOOD TIMES TOGETHER”).
Ce concert était d’une fluidité musicale et sonore exemplaire. Le son était très très bon. Sauf les deux ou trois premières chansons où on n’entendait guère la voix de TAI LUC dans les enceintes. Tout s’enchaînait de façon idéale, nickel.
La set list était constituée de vingt titres rares (“BANLIEUE ROUGE”, “LE GRAND VOYAGE”). La majorité d’entre eux n’a jamais été interprété (sauf erreur de ma part) sur scène depuis 1991, à l’exception de “VARSOVIENNE” (en intro des concerts à l’Élysée Montmartre octobre 1991 et janvier 1992), “TENDANCE NÉGATIVE”, “KHUN SA BLUES” et “JAMAIS JAMAIS”.
L’album “AUJOURD’HUI ET DEMAIN” (ou plutôt sa version audible, celle paru en CD sous le nom “REMIX 2536” en 1994, impeccablement remixé de façon puissante — car le 33 tours originel de 1983 ou même sa première version CD sont total inécoutables, au secours) était à l’honneur hier avec “DÉTACHEMENT FR 79”, “POURQUOI”, “MAXIMUM SWING”, “JEUNES VOLEURS”, “QUE VONT-ILS DEVENIR”.
“FAIS PAS LE CON” est dédié à une de leurs amies qui se trouve actuellement à l’hôpital Fernand Vidal (« un endroit où il vaut mieux ne pas être », a dit TAI LUC) ainsi qu’« au fils d’Alain Delon, pas celui que tout le monde connaît mais l’autre : Ari Boulogne ». Toujours en intro de ce titre, TL a dit : « On avait donné ce conseil à Jean-Pierre Terkadec il y a très longtemps, il ne nous a pas écoutés. »
Ils ont interprété l’inattendue mais plus que bienvenue “MARIE FRANCE”, à l’ambiance sixties twist punky chouettos : « Marie France l’Algérienne est une vraie Parisienne / (…) Tu connais Marie France l’Algérienne, tu connais Marie France, elle danse le jerk » (etc)
La frappe de batterie de JEAN-CLAUDE est très rockabilly 50s, en effet très proche de celle de Bobbie Clarke (du groupe Joey & The Showmen qui accompagnaient Johnny Hallyday en 1964 sur l’album “Les rocks les plus terribles”, et de Vince Taylor & ses Play-boys). Notamment quand il fait des sortes de roulements de batterie.
Tous ces morceaux ont été joués dans des versions (volontairement) proches des enregistrements studios, dans les arrangements, les sons de batterie, de guitares, etc.
“NATION” était assez long comme morceau (cinq minutes), avec un tempo assez compliqué et étrange, entre reggae et rock.
En intro de “C’MON EVERYBODY” d’Eddie Cochran, TAI LUC a dit : « Voici le premier morceau qu’on a joué avec JEAN-CLAUDE. On lui avait dit : “On est un groupe de rock’n’roll”. » Au niveau des reprises fifties, ils ont fait “SWEET LITTLE SIXTEEN” de Chuck Berry, ainsi que “I SAW THE LIGHT” de Hank Williams. Ce dernier a été joué dans une approche proche de celle figurant sur le CD “JUKE BOX” avec en plus la batterie rock’n’roulant de JEAN-CLAUDE.
Sur le CD “JUKE BOX” (mais pas sur le 33 tours ), la version de “I DON’T CARE” d’Hank Williams par TAI LUC est francisée (texte très émouvant) par ce dernier. Mais c’est le texte original en anglais que TL a chanté hier. Là aussi avec des arrangements comme sur “JUKE BOX” plus la batterie de JEAN-CLAUDE.