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 The Hellboys

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dingdong
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dingdong


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MessageSujet: The Hellboys   The Hellboys Icon_minitimeVen 25 Mai - 2:02

The Hellboys Ace1


Biographie:

J’ai fait ma scolarité en Angleterre mais mon éducation de la rue en France. Expulsé de l’école en 1960 à l’âge de seize ans, j’ai obtenu mon premier emploi chez la créatrice de mode Mary Quant, subi ma première dépression nerveuse six mois plus tad et c’est comme ça que j’ai atterri en France. J’avais pris le ferry pour Calais et le train jusqu’à Paris, projetant de faire du stop en direction de la Méditerrannée. Mais, vêtu d’un pull en angora vert pomme, de culottes de cheval enfoncées dans des bottes d’équitation, un chapeau façon Sherlock Holmes, avec un drapeau britannique emballant ma valise, les regards que j’attirais n’étaient pas ceux que j’espérais. J’ai été très élégant durant trois jours de route et puis je suis arrivé à Cannes. C’était une époque bénie. Pas besoin d’avoir d’argent, il y en avait partout. Il y avait aussi une foule d’anglais, ce qui fait qu’on me remarquait moins.

J’avais un nouveau pote, mon colocataire, un ancien soldat Américain nommé Pete Fanning qui avait combattu en Corée et dérivait désormais à travers le monde. Il m’a montré sa valise remplie de marijuana achetée au Maroc. J’avais déjà vu des gens fumer mais jamais pareille récolte. Pete s’en allumait un et devenait tout de suite hilare et grivois, partait puis revenait accompagné d’une jeune fille et j’étais expulsé pour la soirée. Durant une excursion nocturne, j’ai reniflé au coin d’une rue la même puissante odeur d’herbe qui parfumait habituellement notre petite chambre. J’ai suivi la trace de l’arôme délicat, tourné à l’angle et c’est là que je l’ai aperçu. Pablo Picasso tirait nonchalamment sur son pétard en examinant ses œuvres exposées dans la vitrine d’une galerie d’art. L’artiste avait l’air parfaitement satisfait de son état et en parfait accord avec le cubisme de son œuvre de l’autre côté de la vitre. Sa silhouette était impressionante, un Minotaure dans un maillot rayé, ses espadrilles occupant tout le trottoir. L’ instant était intense et j’en étais le seul témoin. Si j’avais jusque-là choisi d’ignorer la ganja par manque d’expérience, cet instant Picasso m’a définitivement convaincu des bienfaits de la marijuana comme outil créatif. Si l’herbe n’avait pas terrassé Picasso, il s’agissait de l’accueillir dans ma vie au premier joint venu et elle y est restée jusqu’à même en prendre le pouvoir.

J’avais épuisé Cannes. J’ai fait mes valises pour me relocaliser au paradis voisin, Juan-Les-Pins. Deux jours plus tard, j’avais déjà un boulot : majordome dans un salon de thé anglais nommé Butler’s, situé à la pointe d’une péninsule d’immeubles surplombant la Méditerrannée. Je n’étais plus un clochard. Pour l’instant.

Le Juan de 1960 était la ville la plus peuplée en jeunesse du Midi, un vaste décor de cinéma où les dialogues étaient superficiels et impeccables. Ici, l’ambiance était colorée, criminelle, riche, rose et bleu ciel. Et ça, c’était la journée. Les clubs rock’n’roll étaient extraordinaires. Tous en plein air, planqués derrière des épaisses haies. On entendait la musique depuis la rue et on dansait sur Gene Vincent sur le trottoir. Les rock’n’rollers Français étaient remarquables. L’imitation était un art, l’hommage aux originaux l’unique façon de survivre. Les Français aimaient leur rock’n’roll authentique, Américain et non pas filtré en version pauvre comme le skiffle que nous avions en Angleterre. Le rock’n’roll Britannique portait une capote sur son manche de guitare. Même Cliff Richard et Billy Fury se sont vite assagis pour faire carrière. Les rockers Français se la jouaient Américains à fond, sans honte ni timidité. Contrairement aux Britanniques, ils savaient qui était Jett Rink. L’hiver, ils partaient aux Etats-Unis faire du shopping et revenaient en prétendant qu’ils y étaient en tournée.

Ce qu’il y avait de rafraichissant, c’est qu’en France le rock et la pop étaient célébrés tandis qu’en Angleterre ils étaient à peine tolérés. C’était quelque chose qui avait une suspicieuse odeur d’Amérique et qu’il était judicieux de balayer sous le tapis. En Angleterre, les avertissements étaient sous-jacents mais persistants : n’essayez pas de vous élever au-delà de votre statut. Grâce à son monopole, la BBC a tenté de nous distraire à coups de skiffle et de jazz en niant l’existence de « Graine De Violence », « La Blonde Et Moi », Elvis, Little Richard, Eddie et les autres. En France, j’avais l’impression que le succès d’un artiste était applaudi et accueilli avec bienveillance et qu’on avait là une toute autre notion de la société de classe. C’est en tout cas l’impression qui est restée auprès du jeune homme que j’étais durant ce périple initiatique.

Ce que j’ai ramené en Angleterre est resté dans mon cœur. Après 1963, lorsque j’ai commencé à travailler avec les Rolling Stones, j’ai pris un plaisir particulier aux reprises françaises des chansons de Mick et Keith par des artistes tels que Eddy Mitchell, Françoise Hardy et Richard Anthony. Mick, Keith et moi-même n’avions pas la moindre idée qu’avec ce plaisir viendrait la punition de nous faire niquer de nos droits d’auteurs par les éditeurs Français. Mais comme Keith et moi-même l’avons fréquemment répété, sous l’approbation aristocratique de Mick, si vous n’êtes pas prêts à vous faire enculer au moins une fois dès le départ, changez de business.

J’ai quitté les Stones et, diront certains, la vie, durant un certain temps mais j’ai préservé ma vie privée en Amérique du Sud. Je suis revenu de ma pause déjeuner en 1995 et commis deux livres : « Stoned » et « 2Stoned » qui racontent les hauts et les bas de ma vie jusqu’ici.

C’est grâce à ces livres que j’ai rencontré les Hellboys. Par le monde merveilleux des connections câblées, nous avons échangé des vues sur mes livres, leur enthousiasme pour la vie et la musique, le manager de Bob Dylan, la marque de chaussures évoquée par Jacques Dutronc dans une de ses chansons, la splendeur de Joe Strummer, le talent d’Al Kooper et bien d’autres choses. Au passage, il m’ont fait partager leur musique. J’ai ainsi appris à connaître Nikola Acin, Ghani El Hindy et Christophe Lagarde, qui ont démarré les premières répétitions du groupe au son de « babibelt It, Black » et « Little Red Rooster ». Comment pouvais-je résister ? Le quartette est complété par le bassiste Adan Jodorowsky, qui a composé une de mes chansons préférées du groupe, « Disconnected » et dont j’ai rencontré le père en Sicile lorsque nous étions sous la protection du même cerbère Américain.

Je me suis souvent demandé où avait disparu le temps que j’ai passé en France et je l’ai à nouveau entendu.

L’excitation est toujours là, le son est féroce, droit au but, il y a de la classe et de l’arrogance, c’est du Long Tall Sally, jump back in the alley et il n’y a pas besoin que j’en dise davantage. Alors prêtez oreille… voici les Hellboys.

Tels des prêcheurs dévoyés de la cause Elviste, les Hellboys pratiquent le rock’n’roll comme une mission salvatrice

Le son qu’ils produisent depuis la fin des années 90 puise sa sève électrique aux sources les plus âpres du rock’n’roll, connectant punk rock, garage, surf, soul et un goût prononcé pour les rythmes qui font danser les filles.

De nombreux concerts en France ont permis aux Hellboys de se bâtir une redoutable réputation scénique, endurcie lors de premières parties d’artistes tels que Rancid et Joe Strummer. Mais jusqu’ici, leurs apparitions sur disques ont été éparses : quelques compilations, une poignée de singles (dont « Everything You Learned » sur le label américain Hellcat) et un CD (« Mutant Love EP » sur le label japonais Revel Yell).

Voici donc le premier album des Hellboys. Fruit de leur longue collaboration avec Yarol Poupaud (ex-FFF) réalisateur musical du disque mais également organiste sur scène avec les Hellboys, « Mutant Love » est un album immédiat, coriace et dénué de complexes.

Depuis les attaques frénétiques de « Burn It Down », « Mutant Love » et leur gospel convulsif « Besoin De Rien », jusqu’aux atmosphères acoustiques de « Zero Hour », « Gates Of Graceland » et leur version contemplative de l’ultraviolent « No Feelings » des Sex Pistols, les Hellboys dévoilent un large éventail d’influences et d’ambiances. Le chaloupé « King Of The Mambo », le quasi-rap frénétique de « Charlie Sheen », le surf-dub instrumental de « Action Dan » et l’enflammé « La Bête Humaine » font preuve d’une inventivité sonique qui trahit la diversité de leurs goûts et l’étendue de leur artillerie. Quant au lubrique « Disconnected », il fait déjà chauffer les dancefloors et les esprits des meilleurs clubs parisiens.

Rien dans les influences ni dans les ambitions des Hellboys ne trahit une quelconque appartenance aux habituelles chapelles (sauf la Graceland Wedding Chapel de Las Vegas, bien sûr) ni même à un territoire géographique. Car il ne s’agit pas ici de rock français, pas plus que de pop-rock ni de rock tout court : les Hellboys ne savent faire qu’une chose : du rock’n’roll. La distinction est de taille.


MySpace :

http://www.myspace.com/thehellboys
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